Bjarki ▬ It's not a bear hunt, it's a bear that hunts.

« Il était une fois trois ours qui vivaient dans une confortable maison au fond des grands bois. Il y avait Grand Ours le plus âgé des trois, Moyen Ours le second et Petit Ours, le plus jeune.
Chacun possédait un bol : un grand bol pour Grand Ours, un moyen bol pour Moyen Ours et un petit bol pour Petit Ours. Et chacun avait une chaise pour s'asseoir : une grande chaise pour Grand Ours, une moyenne chaise pour Moyen Ours et une petite chaise pour Petit Ours.
Dans la chambre il y avait trois lits pour dormir : un grand lit pour Grand Ours, un moyen lit pour Moyen Ours et un petit lit pour... Oh ! Tu as compris l'idée.

Bref ! Ce jour la, Moyen Ours avait préparé à manger pour ses deux frères. Car oui, les trois ours étaient frères. Tandis qu'ils s’apprêtaient à manger chacun dans leur bol, ils entendirent un bruit à l'extérieur et décidèrent de sortir voir ce qu'il se passait dans les bois alentours car, il n'y avait aucune autre demeure près d'ici et le chemin le plus près était loin.
Lorsque, n'ayant rien trouvé dans les environs, les ours revinrent ils découvrirent leur porte ouverte. Les trois bols étaient sur la table. Le plus grand contenait en plus du repas, un cheveux doré. Dans le moyen, la cuillère trempait encore et enfin, dans le petit bol... il ne restait plus rien à manger. Oh Petit Ours était loin d'être content de ne plus rien avoir à manger... La faim peut faire faire beaucoup de choses à un homme. »

Et il lui tailla les joues.

Il était une fois, une femme qui avait eut trois fils. Lorsque naquit le dernier, et face à l'attention que portait la mère à ses enfants, le père se sentit lésé et préféra agir sans trop tarder. Il était de réputation qu'il n'était pas des plus tendres avec sa famille. Sa femme se couvrait presque toujours entièrement les bras, parfois jusqu'aux mains et ce même sous forte température. Ses longs cheveux blonds avaient la fâcheuse tendance à recouvrir l'entièreté du côté gauche de son visage, cheveux sous lesquels parfois ont apercevait des teintes violettes, presque noires. Maltraitée et rabaissée par son époux, elle se contentait de lui obéir, justifiant l'injustifiable par des "mais je l'aime et il tient à moi". Cela dit, lorsque son premier fils tenta de s'opposer à son père, se prenant une gifle monumentale à sa place, la mère décida que c'en était trop. Le soir même, sous la couverture de la nuit, elle emporta ses trois enfants et s'enfuit le plus loin qu'elle put. Telle une mère ours, elle préféra protéger ses trois petits de l'influence du mal dominant et de ses pulsions.
L'idée était bonne, et la volonté était la. Mais parfois ça ne suffit pas. Une semaine après seulement, le père retrouva leur trace et décida de le leur faire payer. Elle n'avait aucun droit de lui retirer ses fils et encore moins le plaisir qu'il avait à la soumettre à sa volonté. Elle lui appartenait à lui ou à personne d'autre.

« Ensuite, Moyen Ours se tourna vers les chaises que chacun possédait, au coin du feu. Celle de Grand Ours, la plus grande chaise avait été déplacée. La moyenne chaise de Moyen Ours n'avait plus sa peau de bête posée dessus et enfin, du tabouret de Petit Ours il ne restait plus qu'un pied, visible en travers du feu de cheminée. Est-ce des choses à faire ? Non, toucher aux affaires des ours est une bien vilaine manie dont il va falloir se débarrasser. »

Et il lui trancha les doigts.

Lorsque le père retrouva son épouse et ses trois rejetons, il leur accorda un sourire sadique, un sourire qui en disait long sur ses intentions. Il se saisit de sa femme dont il lia les mains d'une corde solide avant de la jeter au sol, ventre contre terre, et devant ses fils il la prit ou du moins il essaya. Elle se débattait si fort qu'il attrapa une grosse pierre et lui fractura le crâne au premier coup mais continua de s'acharner sur la pauvre. L'aîné de ses fils alors âgé de 13 ans se saisit de la hache de son père et, poussé par l'adrénaline, la planta dans le crane de son géniteur. Du sang coulait doucement sur la dépouille méconnaissable de la mère.

« Puis, ayant entendu un petit bruit de souris à l'étage, les trois ours décidèrent d'aller voir ce qu'il s'y passait. Le premier lit, celui de Grand Ours était défait. Au moyen lit il manquait un oreiller, posé à l'autre bout de matelas. Enfin, du lit du fond, celui de Petit Ours, dépassait une touffe blonde et bouclée. Il y avait une personne dedans, dont la respiration soulevait et abaissait la couverture faite de peau de bête. Grand Ours attrapa une hache près de son lit, mais le bruit n'alerta pas la demoiselle endormie. Moyen Ours poussa un râle qui ne réveilla pas plus l'intrus. Finalement, Petit Ours secoua violemment son lit, faisant sortir de sous les draps une jolie jeune fille aux boucles d'or. "Vas-t'en, prend à droite au chêne pour retrouver la route !" Et la fille écouta Petit Ours. Mais crois-tu qu'il était heureux de trouver son lit ainsi occupé ? Pas sans lui dedans... »

Et il la souilla à même le sol.

Laissant leurs parents derrière eux, le sol trop froid pour y creuser une tombe pour leur mère, les trois enfants partirent. L'aîné avait 13 ans quand le plus jeune en avait seulement 3. Il prit grand soin de ses cadets et ils errèrent durant des jours, trouvant finalement une petite grotte où se tenir au chaud, près d'un feu protégé de la pluie.

« La suite tu la connais n'est-ce pas ? Tu fuis, tu te perds dans la forêt parce qu'il n'y à aucun chemin après le chêne et... te voila chassée par une famille d'ours. C'est amusant non ? La chasse à l'homme. Estime toi heureuse, tu es tout à fait mon type et aujourd'hui je ne suis pas trop d'humeur à partager... sauf peut-être pour le repas. Je ne peux pas laisser mes frères mourir de faim. »

A présent les trois ours vivent dans une maison construite de leurs propres mains au milieu d'une forêt dense. Ils sont chasseurs, bûcherons, bouchers et parfois même vendeurs de peaux de bêtes. Parfois un imprudent s'approche un peu trop de chez eux et comme Boucle d'or se prennent dans un piège à ours, ou plutôt d'Ours. Laissant une traînée rougeâtre derrière eux, s'ils parviennent à se défaire du piège, l'un des frères à aussitôt fait de retrouver la proie et de s'amuser avec jusqu'à ce que l'envie lui passe. Et comme les frères ont vécus des temps durs, ils ont appris à ne rien gâcher. Une proie attrapée vaut un repas préparé.
Sans doute vous a-t-on déjà dit de vous tenir loin des ogres, mais combien de fois vous a-t-on dit de vous méfier des ours ? Surement pas assez....