Ils sont très attendus : Emma Jones, Hook (surtout pour une intrigue à venir et par de nombreux liens présents), Henry, la fée noire, Snow White, Charming, Robin des Bois, les garçons perdus ...

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 Un griffonnage sans titre ni ambition

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MessageSujet: Un griffonnage sans titre ni ambition   Un griffonnage sans titre ni ambition EmptyDim 15 Jan - 23:32

Un petit truc que j'avais écris à mes heures, rapidement. Je ne l'ai jamais achevé et jamais montré nulle part. Il est bourré de fautes, sans doute d'incohérences et de petites références parfaitement putassières. Mais, j'ai bien envie de partager, pour une fois.

Enjoy ! J'hésitez pas à me dire si vous avez apprécié !


Il faisait si froid.

Un vent s'engouffrait et une humidité mordante me paralysait la chair et les os. La salle était immense. Agoraphique. Elle s'étendait sur de longs étages et de grands escaliers de pierre serpentaient sur les gigantesques murs rocailleux de la caverne. Je ne voyais presque rien. Mais nous discernions, moi et mes compagnons, la lueur des torches qui descendaient au fond de cette cathédrale infernale. Combien de temps étaient-elles allumées ? Qui ? Nous l'ignorions tous. Nos lanternes éclairaient très chichement notre passage, comme si la lumière était happée dans ce tréfonds sans fin. Aucun silence, lorsque chacun de nos pas claquaient le sol comme des tambours, percutant chacune des parois de ce tombeau. Mon cœur se calquait au rythme de notre infinie descente tandis que mon souffle glacé réchauffait nerveusement l'air de volutes blanches. Mon corps entier était attiré par l'extérieur. En haut. La surface. Mais nous descendions. Et plus nous descendions et moins je sentais la force dans mes jambes me porter.

Il faisait si froid.

Notre descente dura ainsi longtemps. Il me parût que ce fusse des heures. Pour mes compagnons, quelques secondes. Mais lorsque nous levions les yeux vers les hauteurs inaccessibles du tombeau, il paraissait d'une macabre évidence que nous n'étions sans doute plus très loin des Hadès.

Nous étions cinq explorateurs, accompagnés de jeunes mercenaires près à tout pour quelques pièces sonnantes. Nos guides nous laissâmes descendre sans eux. Ils avaient d'abord refusés de nous diriger vers l'entrée du tombeau. Mais lorsque mon jeune ami Rutherford leur proposa son prix, nous savions tous qu'ils ne déclineraient pas son offre. Néanmoins, ils nous prévinrent maintes fois des risques que nous encourions et nous laissâmes entrer seuls dans cette bouche chthonienne. Cet endroit est maudit par les dieux, avaient-ils prévenus après avoir pris leur argent. Je pensais d'abord les indiens superstitieux. Mais plus nous nous rapprochions du centre de la Terre et plus je donnais crédit à nos si courageux accompagnateurs. Si j'avais longtemps eu le ton prompt à l'athéisme, je regrettais, ce jour-là, d'ignorer le moindre mot d'une seule prière.

Ne suis-je sans doute pas le plus audacieux d'entre nous. Toutefois, la connaissance de ce tombeau inhumé mais inexploré avait eu sur moi le même effet qu'à mes camarades. Nous nous étions sentis grisés, avides d'une soif d'inconnue dans un monde éminemment sinistre et froid. C'était ainsi pour cette raison que nous avions monté ce club, Rutherford et moi. Rutherford nous finançait. Héritier d'une grande lignée d'aristocrates anglais, notre projet l'avait tout de suite charmé et il présenta sa modeste demeure pour poser nos réunions. Il me laissait alors soumettre nos aspirations et nos attentes à tous ceux qui partageaient nos passions. Moi, le docteur en civilisations antiques. Moi, "le génie", disait-il, à moitié flatteur, à moitié sincère.

Contre toute attente, nous ne restâmes pas dans l'intimité très longtemps. Et au fil des discussions, Mainfield et Smithers nous rejoignîmes quelques temps plus tard dans nos études.

Mainfield était un ancien soldat. Un vétéran qui avait connu certaines des horreurs que Rutherford et moi désirions ignorer. Il s'agissait d'un fier combattant qui avait été attiré par les cultes ésotériques lorsque lui et son équipe se retrouvèrent enfermés dans d'anciennes salles sacrés durant presque trois semaines, en Egypte. Il ne nous parla pas de tous les mystérieux détails qui composèrent sa funeste mésaventure. Mais il nous assura que quelque chose en lui s'était ouvert aux entités du surnaturel. Quelque chose en lui qu'il ne pouvait cependant expliquer sans la pervertir. Nous nous y intéressions mais, n'avions jamais forcé la confidence. Je voyais en ce vénérable guerrier un être solitaire et d'un mystère très attirant. Lors de nos réunions, il se posait près de la fenêtre, à l'écart du groupe, pour fumer son tabac brun qui embaumait la pièce de son parfum. Il ne parlait presque pas et souriait parfois tandis que nous riions à grands éclats. Parfois, j'allais le voir, seul à seul. Et nous parlions pendant des heures, après la fermeture du club. Il me racontait ce qu'il avait vu et je lui présentai tout mon savoir. Rutherford nous laissait converser tous les deux ainsi. Je crains qu'il ne s'ennuyait de nos débats. Il riait quelque fois d'un commentaire léger et Mainfield l'ignorait sans mépris.

Smithers, lui, était un artiste. Il riait fort, n'avait guère de courtoisie et ne semblait jamais au fait de l'étiquette. Mainfield ne l'aimait pas. Quant à Rutherford et moi, nous avions pour ce peintre une affection débordante et inexpliquée qui nous poussâmes à l'intégrer à certaines de nos sorties. Sa présence nous était gênante mais son exubérance et sa simplicité nous attendrissaient. J'y voyais une espèce de sagesse que j'admirais sans doute. Smithers était un vil curieux. Il aimait apprendre des autres et apprendre aux autres. L'égyptologie, le tarot, la numérologie, le paranormal et tous ces sujets que nous étudiions au club n'étaient pour Smithers qu'un passe-temps agréable dans lequel il aimait y voir une source d'inspiration et de découverte. C'est en ce dernier point que Rutherford et lui s'étaient entendus. Cet attrait pour le mystère qui nous animait tous, il ne le cultiva qu'en nôtre présence, lorsqu'il se sentait incapable de trouver la rationalité dans certaines de nos recherches.

Nous étions quatre, à la naissance du club. Rutherford, Smithers, Mainfield et moi. Puis, une jeune femme et d'autres chercheurs, artistes, scientifiques et philosophes se joignirent à nous. Miss Blavatsky, une nuit après une réunion, vint nous isoler, Rutherford et moi. J'envisage que Miss Blavatsy désirait s'entretenir seule avec moi, cette nuit-là. Nous nous étions grandement rapprochés suite à certains rapports épistolaires sur les civilisations pré-colombiennes d'Amérique du Sud. Mais avec Rutherford, nous étions d'inséparables amis et qui parlait à l'un parlait également à l'autre. Aussi nous aborda-t-elle tous les deux sans tabou. Et nous l'écoutâmes d'une attention perplexe.

Miss Blavatsy était une femme d'une intelligence supérieure mais d'un caractère plus percutant que la plupart des hommes que j'avais rencontré. Elle était élégante et d'une noble éducation. Mais son insolence et son audace rendaient sa conversation appréciable. Elle méprisait le manque d'esprit et d'une verve agile, elle renvoyait ses innombrables prétendants. Son seul désir était de s'offrir corps et âme aux sciences humaines et à l'éveil de son esprit. Les choses de l'étiquette et de la société lui semblait parfaitement superficielles. Celles du mariage la répugnaient. Son père était un riche commerçant d'épices qui avait percé dans le milieu au cours de ses voyages en Orient. D'un esprit aventureux, Miss Blavatsy l'avait toujours accompagné et s'était prise d'une fièvre ardente pour les cultures exotiques. Rien ne la laissait indifférente et son savoir m'avait fasciné.
Elle m'envoya, un jour, les documents officiels d'un compte-rendu sur d'antiques cultes inhumés. C'est ainsi que nous apprîmes à nous connaître d'avantage. Par l'importance qu'elle accordait à nos échanges, elle avait nourrit en moi une vanité qui m'embaumait le cœur. Notre amitié naquit et elle ne me laissa plus jamais ignorant de ses recherches et de ses découvertes.

Elle nous conta alors la légende maudite de ce sanctuaire, retrouvé récemment dans les jungles hostiles de l'Inde. Elle nous parla de la manière dont les fondations s'écroulèrent un jour et firent découvrir un passage inconnu vers les profonds souterrains. Le sort jeté sur tous ceux qui désiraient s'enfoncer dans les caves. Ceux qui seraient remontés auraient été pris de démences furieuses. Ceux qui seraient remonté auraient été pris de ces délires macabres où les morts parlent dans le sommeil. Les autorités indiennes avaient interdit l'accès des souterrains pour qui n'avait de permis officiel, pourvu qu'aucun financement n'était possible et que la plèbe superstitieuse offrait un caractère diabolique au temple. Les rumeurs avaient laissé un froid glacial auprès des plus ambitieux chasseurs de trésor. Mais les offices britanniques laissaient une prime à tous ceux qui feraient remonter des traces de l'héritage laissé par ce mystérieux tombeau. Il n'en fallut pas plus pour Rutherford et moi-même. Nous y descendrons !, nous étions-nous exclamés d'une même voix.

Blavatsy et Mainfield nous accompagnèrent. Smithers et beaucoup d'autres restèrent inquiets sur les occultes témoignages remontés. Mais nous étions des chercheurs. Le danger nous était indifférent. Alors, tous les quatre, nous nous sommes présentés au gouvernement, fiers et suffisants. Suite à quelques turpitudes auprès des représentants Londoniens, nous eûmes droit à des visas de transport, des accès hôteliers et notre expédition fut entièrement financée. Et alors que Rutherford signait nos mandas, nous rencontrâmes le capitaine Brom. Un mercenaire dont l'intérêt pour les trésors de ces souterrains avait éveillé un sentiment d'audace si fort que lui et quelques uns de ses hommes avaient également signé pour cette sordide odyssée. Mainfield ne l'appréciait peu, comme beaucoup, et en dépit de toute la galanterie du capitaine Brom, Miss Blavatsy ne lui laissa guère sa chance. Rutherford le raillait pour cela et lui accorda immédiatement toute son amitié. Rutherford était un garçon intelligent quoique d'une naïveté candide. Aussi décidais-je de considérer avec beaucoup d'intérêt la méfiance de mes amis concernant ce pilleur de tombe.

Durant notre périple, nous rencontrâmes maintes embûches qui nous firent hésiter bien des fois à faire demi-tour.

Malgré la solide réputation de l'hospitalité indienne, notre quête n'attisa que de la colère et de la crainte, dans les yeux de nos hôtes. A mi-parcours, nous nous entendions donc, avec mes camarades, à ne réveler l'objectif de notre voyage qu'en nécessité. Pour cette principale raison, nous trouvâmes avec beaucoup de difficulté des guides capables et prêts à nous conduire. Les jungles étaient inhospitalières et dangereuses. L'un de nos hommes se fit dévorer par un tigre et dans la panique, nous perdîmes l'un de nos guides. J'espérais très fort qu'il s'était retourné en ville et qu'aucun mal ne lui était arrivé.

Quelques jours plus tard, ce fut la maladie qui frappa l'un des mercenaires. Une maladie que nous ignorions et que nos compagnons autochtones prêtèrent bien volontiers à une colère divine. Enfoncés dans les forêts tropicales, le capitaine Brom insista longtemps pour abandonner notre expédition, appuyé par ses hommes et nos guides. Toutefois, Miss Blavatsy trouva les mots justes et nous tentâmes vainement d'apaiser les douleurs de l'affligé pour continuer notre percée dans les bois. Il décéda dans la nuit suivante, silencieusement. Nous enterrâmes sa dépouille près d'une grande cascade pour continuer notre voyage, sans un mot.

A la suite de ces événements, notre bravade n'eut plus à subir de nouveau de la disparition de l'un nos camarades. Mainfield se rapprochait de Blavatsky tandis que le doute tourmentait l'esprit de Rutherford et du mien. Le capitaine Brom avait perdu deux de ses amis et s'était enterré dans un mutisme endeuillé. Je n'osais déranger son recueillement et décidai de lui apporter toute mon aide, durant le reste de notre parcours. J'eus honte de ma vigilance et nous finîmes par nous raconter mutuellement nos vie respectives, dans l'intimité d'un feu de camp.

Ensuite, deux semaines s'écoulèrent où nous dûmes souffrir d'une pénurie alimentaire. Mainfield, dont la situation d'urgence lui était familière, nous aida à chasser et à cueillir ce dont nous avions besoin. Nos guides nous prévinrent des dangers de la flore sauvage et différencièrent pour nous les fruits mortels de ceux comestibles. Ce changement radical de mode de vie perturba nos système digestif et nous prîmes des retards monstrueux sur notre expédition. Nous sentions tous la sueur, étions couverts de boue et nos vêtements étaient usés et déchirés. Pire que tout, la fatigue nous faisait avancer d'un pas traînant et il me sembla que je m'endormais plusieurs fois sans jamais m'arrêter de marcher. Seul Mainfield resta impassible à nos mésaventures. Là où tous faisions le souhait de rentrer chez nous, Mainfield tenait tête à l'adversité et avançait fièrement  face aux torrents de pluie et d'orage qui s'abattaient sur nos têtes. Seul le capitaine Brom considérait la stupidité de notre acharnement. J'eus été heureux que lui et ses hommes nous accompagnent jusqu'au bout.

Lorsque nous arrivâmes au temple, nous nous écroulèrent près d'un pan de terre vierge et Mainfield dormit presque cinq heures. Il nous semblait avoir survécut au plus difficile et notre joie explosa. Nous ne sentions plus ni la fatigue, ni la langueur, ni la faim. Nous nous félicitâmes d'être arrivés si loin et nos malheurs nous avaient rapprochés les uns les autres. Si nos dissensions continuaient d'électrifier l'air d'une tension palpable, notre enthousiasme nous rendit tous à notre condition humaine et nous nous prîmes chaleureusement dans les bras, tandis que nos guides étaient mués d'une anxiété que nous ne comprenions pas.

Notre longue escale me permit d'explorer les coins du temple qui semblait depuis longtemps abandonné. Les lierres grimpaient sur les parois et creusaient la roche qui s'effritait. La végétation avait tout envahi et ne restaient vraiment des ruines que du grava livrés aux animaux sauvages  qui s'en servaient comme abris et des murs qui s'écroulaient et s'effondraient sur eux-mêmes. Blavatsky s'étonna de l'architecture qui ne correspondait à rien de ce qu'elle avait connu auparavant. Elle étudia de près les gravures ornementales et je la suivais pour les traduire. Nous nous éloignâmes ainsi du groupe et je sentis une tension que je préférais accorder à l'excitation de notre découverte. Incapable de concentrer mes connaissances pour offrir une traduction correcte aux gravure de certains murs d'enceinte encore intacts, je décidais de me joindre au reste du groupe et je vis la déception dans les yeux de mon amie. Sans doute aurais-je préféré que notre amitié reste purement scientifique. Et je devinais, en partie, que l'intérêt que portait sur moi Miss Blavatsy n'était dut qu'à mon entière naïveté. Plutôt que de songer aux mystères qui entouraient ce temple, nous nous étions attardés sur des futilités qui nous laissaient, Blavatsy et moi-même, parfaitement indifférents en d'autres temps. Nos enfantillages et notre manque de rigueur m’excédèrent plus que de raison et je préférais aller calmer mes troubles auprès de Rutherford qui sut apaiser mes vaines fureurs.

Quelques heures plus tard, nous entrâmes dans le temple et prîmes le tunnel qui nous mena au centre de la Terre.

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